Overblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Jean-Louis Ubaud

Votre Conseiller général, avec vous pour Oullins.

TOP : Mon intervention au Conseil général

Conseil général du Rhône

Séance publique du 11 juin 2010

Intervention de Jean Louis Ubaud

 

Monsieur le Président, chers collègues

 

La réalisation du Tronçon Ouest du Périphérique est de nouveau à la une des débats, ce n’est ni la première et ce sera encore moins la dernière fois puisque la réalisation de ce projet est à l’horizon 2020 / 2025

 

Je me suis toujours déclaré favorable au principe du bouclage du périphérique et donc de la réalisation du tronçon ouest et je le réaffirme aujourd’hui. Mais les raisons qui me motivent dans ce choix et les  objectifs que je fixe à ce projet sont sous conditions.

 

Mes raisons sont d’une part d’ordre local : Oullins comme les autres communes du sud ouest lyonnais est saturé d’automobiles et totalement asphyxié par un trafic pendulaire domicile travail matins et soirs qui n’a rien à faire dans nos centres villes. Les habitants subissent quotidiennement les bouchons et la pollution atmosphérique et sonore. Notre responsabilité est de leur apporter une réponse pertinente face à cette situation de plus en plus insupportable. Ne rien faire ne serait le pire des choix.

 

Elles sont aussi des raisons d’agglomération : Car il faut faciliter les déplacements dans l’agglomération pour tous les types et tous les modes de déplacements sans exception.

 

J’invoque également des raisons nationales et internationales : Nous sommes face  à un problème urbain auquel nous avons la responsabilité d’apporter une solution exclusivement urbaine. Je veux insister ici sur le risque de mélange des trafics urbain et de transit.  Les erreurs commises par nos prédécesseurs à Fourvière ou sur la rocade Est doivent nous servir de leçons. Il est impératif de ne pas récidiver. Nous devons pour cela séparer les trafics.

Il s’agit donc là de mettre l’Etat face à ses responsabilités sur l’A89, Le COL ou encore l’A45. Ces projets ont des incidences sur le TOP. Seule leur réalisation peut nous protéger du trafic de transit. Il n’est pas envisageable de le retrouver sur le TOP ou sur d’autres voiries urbaines comme c’est le cas actuellement à l’Est de l’agglomération. Or, à ce jour, force est de constater que l’Etat ne s’engage pas clairement sur  ses projets.

 

Venons-en aux objectifs : ils se pensent en terme de choix stratégiques, ils dépassent donc bien largement le choix d’un tracé ou d’un autre.

 

Objectivement quelles solutions avons-nous devant nous ?

 

Ne rien faire et laisser nos centre villes se scléroser davantage, j’ai déjà exclu cette désastreuse perspective.

 

Vouloir tout régler par la seule et simple création d’une voirie, à ce jour nul ne le propose ou n’ose le proposer.

 

Prétendre pouvoir tout régler uniquement par les transports en commun, je n’y crois pas, bien que je sois leur fervent défenseur.

 

 

 

Il y a un point préalable à toute réflexion : la multi modalité et son corolaire l’inter modalité. Oublier cela un seul instant, comme c’est le cas dans ce rapport, c’est oublier  l’essentiel. La multi modalité englobe bien évidemment tous les modes de déplacements, du piéton à l’automobile en passant par le vélo.

 

Ce point de départ posé, vous comprendrez pourquoi j’ai du mal à partager pleinement la démarche qui consiste à vouloir réduire le débat dès maintenant au seul choix du tracé alors qu’à l’évidence le sujet est beaucoup plus large.

 

Saisissons nous en revanche de l’opportunité et du même coup de la chance de faire sereinement et efficacement les choix les plus performants et cela dans la transparence et le débat : Laissons la commission nationale du débat public agir pleinement dans une approche et échange largement ouvert.

 

Je le disais en début de mon propos, nous avons le temps nécessaire pour mener toutes les études alternatives et complémentaires, alors prenons et utilisons utilement ce temps précieux qui nous est donné.

 

Je propose que la commission nationale du débat public ait  la  charge de commanditer les études sur les variantes et options au tracé de base, puisqu’il faut bien une base pour commencer un travail quel qu’il soit.

 

Que la commission nationale du débat public puisse nous éclairer sur l’inter modalité et notamment sur l’interconnexion avec le métro B aux hôpitaux Lyon sud. Qu’elle puisse nous répondre quant à la possibilité de franchir le Rhône par voie arienne ou sous fluviale ou encore sur les possibilités de réalisation d’échangeurs enterrés dans certains secteurs sensibles. Egalement sur le concept particulièrement intéressant de voirie multimodale, auto, bus et vélo qui se fait jour et que nous découvrirons dans quelque temps sous le tunnel de la Croix rousse.

 

Reconnaissons que ces questions, ces options méritent études et connaissances. Sans elles, comment faire le choix le plus efficace en terme de déplacement, de développement durable et de croissance de notre agglomération ?

 

Je regrette que ces exigences ne soient pas formulées dans le rapport que l’on nous présente aujourd’hui. Sans vouloir vous offenser, Monsieur le président, ce rapport est près partiel dans son approche de la problématique du TOP et des déplacements en général. 

 

Pas un mot sur l’engorgement des villes du sud ouest lyonnais.

 

Rien ou presque sur le concept et le rôle du TOP.

 

Silence sur l’Etat dont l’engagement sur ses propres projets conditionne la vocation urbaine du TOP.

 

La dimension liée aux transports en commun et à l’inter modalité ont totalement disparu de la version finale du rapport que vous présenter au vote. Ce qui est assez stupéfiant et à mes yeux constitue un élément rédhibitoire à lui seul.

 

 

 

Je note aussi que vous liez, dans l’article 11, la participation financière du conseil général au choix du tracé court. Ce qui est, vous en conviendrez, assez contradictoire avec la possibilité d’études d’autres options que la Commission nationale du débat publique pourrait soumettre à étude comme vous le souligner par ailleurs.

 

Vous le comprenez je ne retrouve dans ce rapport ni la vision globale indispensable à la démarche visant à boucler le périphérique, ni la toute autant indispensable approche multimodale, ni la possibilité d’étudier toutes les options, ni la volonté d’un large débat transparent et ouvert que je juge essentiel.

 

Ce constat fait je ne peux pas approuver ce rapport qui finalement n’aborde pas l’ensemble de la problématique des déplacements liée au projet de TOP ce qui pour moi est totalement indispensable afin de pouvoir trancher et choisir en pleine transparence et en connaissance des enjeux, des solutions et des alternatives. Nous devons nous attacher à réunir les conditions permettant que le choix le plus judicieux soit fait à l’issue des procédures d’études et de concertation, ce qui est bien l’essentiel au final. Je n’ai pas le sentiment que ce rapport le permette pleinement.

 

Favorable au principe du TOP mais en désaccord avec la méthode proposée dans ce rapport, je m’abstiendrais.

 

Je vous remercie de votre écoute.

Partager cette page
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :