17 Janvier 2007
COMPTE RENDU DE LA SOIREE THEMATIQUE
DU 10 OCTOBRE 2006
SUR LA PREVENTION ET LA SECURITE
Intervenants : JL UBAUD Conseiller Général et Conseiller municipal d' Oullins
JF CHAMES Ancien chef d’état major de la police de Lyon
On ne peut pas concevoir le développement économique d’une ville ni envisager de favoriser son rayonnement culturel s’il y règne l’insécurité. En revanche, le tout sécuritaire, décidé au pied levé comme se plaît à l’annoncer l’actuel ministre de l’Intérieur provoque de graves dégâts : Courir après les événements dès qu’une agression est signalée et promulguer loi sur loi depuis 5ans n’apportent pas la preuve que cette politique-là soit efficace. Certes, la vigilance s’impose, mais il faut l’accompagner d’un programme cohérent pensé en concertation avec des professionnels. Notre société n’est pas une société idéale où tous les citoyens vivent en harmonie. Il faut donc protéger les victimes potentielles et neutraliser les agresseurs, mais il faut également réfléchir à tous les niveaux d’intervention. Nul besoin de dresser les corps de métiers les uns contre les autres comme s’y amuse le ministre de l’Intérieur qui intente un procès à la justice et dresse les policiers contre les magistrats. L’évidence est bien plutôt l’évolution de la société qui traîne des boulets législatifs car les lois ne sont plus adaptées.
Assurer la sécurité de tous c’est lutter contre les délits et contre les délinquants, bien sûr, mais c’est en même temps aider les victimes et soutenir aussi sans ambiguïté les policiers dans leurs actions.
Ce vaste programme s’applique en plusieurs phases : il s’appuie d’abord sur le travail de la police qui prévient avant tout autre chose, mais la police n’est pas la seule à jouer ce rôle. La dissuasion qui permet d’empêcher le passage à l’acte, mais là encore d’autres formes sont possibles. Puis, il faut compter sur la neutralisation et non la répression, car un délit ne doit pas resté impuni, et il s’agit bien d’arrêter celui qui le commet. Vient enfin la réinsertion car la sortie de prison doit être accompagnée d’une formation sans laquelle le prisonnier remis en liberté se révèlera plus dangereux que lors de son incarcération.
Il faut réfléchir aux moyens qui peuvent être mis à disposition et la ville de Lyon s‘est équipée notamment d’un système de vidéo surveillance pour améliorer la sécurité des personnes. L’utilisation de ce nouveau moyen n’a pas été décidée dans la précipitation pour céder à un effet d’annonce comme toutes les mesures prises actuellement par le ministre de l’Intérieur. En effet, les appareils mis en service peuvent techniquement dépasser leur fonction sécuritaire, aussi a-t-on voulu la création d’un comité d’éthique auquel participe « La Licra » qui assure un contrôle de l’accès à l’image et est très vigilante. Toute mesure et moyen ne peuvent être mis en place que si les autorités ont pensé au préalable aux dérapages possibles et ont organisé les moyens de contrôle pour éviter ces dérapages.
D’autre part, chacun doit être conscient que la lutte contre la délinquance ne peut pas s’envisager dans le tout sécuritaire : toutes les personnes, qu’elles soient victimes, policiers ou voyous, sont des hommes et tout adepte du « tout répressif » doit se rendre compte que la société a évolué, que la consommation de drogue touche les uns et les autres, peut toucher nos propres enfants, et qu’avant d’enfermer les gens en prison pendant des années et d’anéantir leur vie , il faut réfléchir aux causes et conséquences.
Que dire de la sécurité à Oullins ?
Force est de constater que les effectifs de la Police Nationale sur Oullins, Pierre Bénite, St Foy La Mulatière sont en baisse malgré tous les effets d’annonce, qu’ils s’élevaient à 104 agents, dont 82 en tenue en 2001 et qu’ils ont diminué pour passer en 2006 à 85 dont 70 en tenue.
Un autre constat est l’augmentation chiffrée de la délinquance (+ 15%) alors que le nombre des fonctionnaires de police baisse.
S’ajoute à ce triste constat le rôle attribué aux agents de la Police Municipale dont une des occupations consiste à porter le courrier aux élus alors qu’ils devraient occuper le terrain jour , soir et week-end et travailler en lien constant avec la Police Nationale et les acteurs de la prévention.
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