16 Janvier 2007
COMPTE RENDU DE LA SOIREE THEMATIQUE DU 10 OCTOBRE 2006
Salle Collovray Centre de la Renaissance à Oullins
Sur la citoyenneté et la démocratie locale
Intervenants : Jean-Louis Ubaud et Najat Belkacem conseillère régionale et chargée de mission à la ville de Lyon.
La citoyenneté, exposée par Najat Belkacem, participent à la qualité de la vie quotidienne. La citoyenneté signifie prendre en compte les remarques et avis des habitants d’un quartier, d’une ville avant que l’équipe municipale entérine son projet, être à l’écoute, dialoguer, modifier l’ébauche d’un projet après concertation et non présenter ce projet ficelé et se contenter d’en informer les riverains.
Si la loi du 27 février 2002 impose à toutes les villes de plus de 80 000 habitants de pratiquer la démocratie participative, elle encourage les villes de plus de plus petite importance à prendre les mêmes orientations. Lyon quant à elle l’a instaurée dès 2001 et ainsi se sont constitués des comités de quartier très variés dans leur composition puisqu’habitants, artisans, commerçants et associations s’y côtoient. Ils se réunissent régulièrement et se prononcent sur des projets initiés par la ville ou l’arrondissement. En effet, les membres des comités de quartiers, qui vivent au cœur de la cité et utilisent les structures municipales, sont les mieux placés pour percevoir les limites d’un projet et faire connaître leurs besoins. L’individualisme latent qui se profilait à la création des comités de quartier a vite cédé la place à l’intérêt général et nombre de propositions d’aménagement sont désormais retenues. Certes, le budget de la ville ne peut pas répondre dans l’immédiat à l’ensemble des besoins manifestés, aussi a-t-il été utile de mieux communiquer sur l’action publique. Pour favoriser le lien entre la réalité budgétaire d’une commune et les besoins exprimés par l’ensemble des utilisateurs, l’équipe municipale est allée à la rencontre des habitants et a expliqué lors des réunions des comités de quartier le fonctionnement d’une municipalité. Les adjoints se sont ainsi succédé durant un an pour préciser leur délégation auprès des habitants qui du coup ont pris conscience des réalités de fonctionnement. Puis le maire de Lyon, Gérard Collomb, entouré d’adjoints et de techniciens, a poussé plus loin encore la concertation en organisant des réunions de bilan avec les quartiers, où critiques pouvaient trouver explications et réponses dans l’échange et n’attendaient pas la sanction couperet des élections.
Donner la parole à tous les citoyens dans un espace public n’enlève rien au rôle des élus qui coprésident ces assemblées. En revanche, cela développe le sens critique des citoyens qui se familiarisent avec les mécanismes de gestion et apprennent à s’autocensurer si besoin sans critiquer par ignorance. Il faut encourager cette nouvelle éducation citoyenne et l’élargir à tous, notamment aux étrangers qui travaillent sur notre sol sans pouvoir s’exprimer par le vote. Il s’agit bien de changer la façon de décider et non d’opérer un transfert du pouvoir de décision des élus, mais toute décision peut être prise en concertation après avoir étudié les diverses suggestions et en avoir reconnu les contradictions et impossibilités parfois. Néanmoins, un comité de quartier n’est en rien une annexe municipale comme cela se pratique à Oullins où un organisme privé payé par le contribuable est mis en place par la mairie. Il est à l’initiative indépendante des citoyens le reflet d’un vécu commun dans les quartiers qui ont une histoire et il crée une identité dans les quartiers les plus récemment aménagés.
Il faut bien constater qu’Oullins est une ville sinistrée au niveau de la démocratie locale, tout est à inventer dans notre commune. Jean-Louis Ubaud et son équipe en feront un axe fort de leur projet municipal pour 2008.
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